Chili : Parc national de Rapa Nui
Situé à 3 700 km du Chili, au cœur de l’océan Pacifique, se situe ce véritable casse-tête, tant pour les historiens que les archéologues.
Celle que l’on appelle plus communément Îles de Pâques, ou Rapa Nui en polynésien, forme l’un des attraits les plus mystérieux du monde, tout en étant l’un des moins visités. La culture unique dont l’île témoigne, sans compter ses statues étonnantes et son contenu vierge de toute influence extérieure suffirent à l’UNESCO pour la classer sur sa liste du patrimoine mondial en 1995.
Les premiers habitants de la isla de Pascua, en espagnol, venaient probablement des îles Marquises (aujourd’hui Polynésie française), et ce, vers l’an 300 après Jésus-Christ. Tout porte à croire, selon les études, qu’ils demeurèrent les seuls habitants de l’île puisqu’aucune influence extérieure ne semble avoir influencé tant le mode de vie que l’écriture ou l’art local. Le jour de Pâques, soit le 5 avril 1722, l’amiral hollandais Jakob Roggeveen la découvrit avec stupeur et lui donna le nom qu’on lui connaît maintenant, alors qu’elle comptait environ 4 000 habitants. Quelque temps auparavant, soit en 1770, l’île avait reçu la visite de l’expédition du capitaine espagnol Phelipe Gonzales de Haedo, qui l’annexa à l’Espagne, pour finalement devenir possession chilienne en 1888. Malheureusement, les visites du capitaine Cook et de la Pérouse mettront fin aux contacts pacifiques. En effet, dès 1805, les événements désolants ne cessèrent de s’abattre sur la Isla de Pascua. Diverses épidémies meurtrières vinrent s’abattre sur Rapa Nui jusqu’au XXe siècle, décimant la population presque entièrement. Ce n’est qu’en 1953 qu’on libère l’île en mettant en isolement les quelques habitants restants, atteints de lèpre et qu’on commence les fouilles archéologiques en s’attardant plus particulièrement aux moais (statues).
Aujourd’hui, l’île de Pâques est très célèbre de par le monde, mais demeure très peu fréquentée par sa distance et les coûts nécessaires au voyage. Environ 10 000 habitants s’y rendent annuellement, pour une durée moyenne de 4 jours. Triangulaire, l’île fait à peine 20 kilomètres sur son côté le plus grand, et se visite donc superficiellement en une journée. Cependant, il faut compter plusieurs jours pour approfondir ses connaissances. On n’y trouve par ailleurs qu’une seule ville, Hanga Roa, qui compte environ 4 000 habitants.
Sur l’île, ce sont les moais qui volent la vedette. Ces statues, qui sont faites de pierres volcaniques et qui représentent bustes et têtes, ont longtemps piqué la curiosité des archéologues puisque ceux-ci n’arrivaient pas à en expliquer la conception. On les compte par centaines. Certaines sont en bon état, alors que d’autres, laissées à l’état d’ébauche, sont abîmées et très souvent pillées. Les moais sont, la plupart du temps, disposés le long des côtes, face vers l’intérieur (et non l’extérieur). Dans l’ensemble, outre les statues, on retrouve plus de 300 autels tout au long des côtes, taillés en terrasses, des pétroglyphes, des sculptures et tablettes en bois, ainsi que des inscriptions idéographiques dont la signification n’a pas encore été comprise. On peut néanmoins penser que plusieurs de ces vestiges étaient liés aux ancêtres, en guise de sépultures.
Le Parc National de Rapa Nui offre en outre la possibilité de visiter le volcan Rano Raraku, duquel les moais étaient formés, ses fonds marins mondialement reconnus et son ancien village, Orongo, situé à proximité du volcan Rano Kau. La mystérieuse île peut se visiter en voiture, à moto, à pied, à vélo ou même à cheval.